Une leçon de réalisme de Sharm El Sheikh : Suzanne Moubarak, les mots ne suffisent pas; allons ensemble sur le terrain
Al Akhbar, 02/06/2006
Certains ont choisis l'émotion et les sentiments au détriment de l'objectivité. D'autres ont choisi mots et titres au détriment du langage actuel… cette introduction fut nécessaire pour comprendre ma joie extrême en écoutant Madame Suzanne Moubarak, Première Dame d'Egypte, lorsqu'elle a répété trois fois la même phrase :«Les mots ne suffisent pas, allons ensemble sur le terrain.» Et ce, pendant la rencontre de la Première Dame avec Lord Carey, ancien Archevêque de Canterbury et Président du Comité des Cent du Forum Economique Mondial à Sharm El Sheikh. Il est naturel que Lord Carey, d'origine et de formation anglaise, soit satisfait en écoutant ce langage.
J'ajoute, également, que toute personne d'origine arabe ou égyptienne doit être content de ce langage. Nous avons répété, pendant de très longues années, des slogans et des mots en croyant que les slogans constituent des réalisations et que les mots peuvent remplacer le travail et l'effort. Que s'est-il passé dans notre pays pour que certains s'opposent au langage de la raison, choisissant l'imaginaire et provoquant les sentiments?
En effet, le fait de s'opposer à la raison est le chemin le plus proche de la destruction puisqu'il mène à des risques non-calculés et à des surprises constantes. De même, nous avons le droit de s'interroger, sur la situation de certains de ceux qui portent la soutane et refusent de reconnaître que, cette religion, qu'Allah nous a donné, est basée sur la complémentarité entre la trinité : La raison. Le cœur. Et la foi.De peur d'être accusé d'hypocrisie, j'ai hésité plusieurs fois à écrire sur ce que l'on peut appeler (le phénomène Suzanne Moubarak la méthode… les objectifs… et les résultats…), mais le souci d'objectivité l'a emporté.
La méthode :
Ce que cette dame exprime avec hauteur de vue et perspicacité, n'est pas une manifestation politique… ni sociale… ou ni même médiatique… mais plutôt une conviction profonde reposant sur une mûre réflexion et une méthode scientifique basées sur trois axes: le temps, les ressources humaines et matérielles.
Avec le fruit de mon expérience, j'ai écouté les mots que la Première Dame d'Egypte a échangés avec Lord Carey et mon ami le Révérend D. Mounir Hanna.
Les objectifs :
Vu sa compréhension profonde du statut et des besoins de la société égyptienne d'une part, et de ce qui se passe sur la scène mondiale d'autre part, la Première Dame a choisi que le centre de son action et ses préoccupations se fixent sur quelques objectifs dont certains sont stratégiques. "L'Enfant" est la réserve de l'avenir et la partie la plus faible qui a besoin de tendresse et sympathie, de soin et d'éducation.
La Femme:
sans elle et en négligeant sa situation et sa place, ne réussira pas, en tant que première école, à former l'enfant un esprit ouvert qu'elle est censée léguer à toute une nation. En conséquence, la pensée de toute une nation suivra ses pas. Le Conseil de la Femme devient, à la fois, une école, un parlement et un laboratoire d'idées. Selon moi, il représente le plus haut organe qui recrute des femmes leaders conscientes au service de la société. A mon avis, les activités du Conseil National de la Femme étaient comme un guide qui illumine la voie pour l'opinion publique dont la majorité a accepté la loi du " khol " étant une étape, devant elle, s'inclinent les têtes des hommes libres car la femme jouit, maintenant, d'un poids et d'une place remarquable. Une deuxième fois, devant cet exemple, nous trouvons que l'idée d'agir ensemble sur "le terrain", est pratiquement mise en œuvre dans notre vie sociale.
L'enseignement :
j'ai été attiré par le choix du programme de "La lecture pour tous" un point de départ nécessitant un grand effort afin de surmonter les obstacles et les difficultés. En tant que citoyen musulman, je me sens bien dans ma peau lorsque je vois ces campagnes de" la lecture pour tous", mettre en œuvre un ordre explicite d'Allah, tiré du Coran : "Lis". Ceci est la clé principale de la philosophie, de la culture et de la civilisation de cette religion… qui commence par un bon début… Lis…
En effet, la progression naturelle des choses… est que l'homme commence par "lire"… pour "comprendre"… et ensuite "parler".
La paix :
Suzanne Moubarak s'est rendue compte que malgré les conflits et les confrontations, la conscience de l'opinion publique tient à l'espoir de la paix afin d'éviter conflit et violence. La Première Dame a lié la paix au rôle de la femme car la raison implique que la femme est une épouse et une mère par nature. Elle est un élément essentiel qui réclame la paix afin que la famille vive en prospérité et en pleine paix. Suzanne Moubarak a pu profiter la confiance de la communauté internationale pour établir une sorte de partenariat au sujet "du mouvement de Suzanne Moubarak pour la paix" dont le siège est à Genève. Son mouvement s'est associé avec beaucoup de mouvements dans le monde. Elle agit aussi sur le terrain lorsqu'elle parle pour la première fois devant le Forum Economique Mondial à Sharm El Sheikh sur le thème :«Qu'est-ce qu'on entend par le trafic des êtres humains ?».
Son intervention qui portait sur les risques "du trafic des êtres humains", à partir d'une nouvelle étude sérieuse et des propositions pratiques, fut appréciée et admirée par les participants étrangers. Elles y réclament de déployer de très grands efforts pour arrêter le trafic des êtres humains et incitent les gouvernements et les organismes internationaux à le combattre.
Pour conclure, il reste un (témoignage sincère) que j'adresse au lecteur : la conscience de Suzanne Moubarak de l'efficacité des actions l'a complètement convaincue de l'importance du travail d'équipe sur le plan national et international. La réussite de cette Dame dans son projet national crée, a mon avis, un fort engagement. Chacun de nous doit se poser une question : qu'est-ce que je peux faire, en tant que citoyen et être humain, -sans manifestation politique, ou assertion sociale, ou ambition personnelle- pour soutenir ce projet national ? donner… toujours donner. C'est ainsi, qu'un peuple peut construire son avenir.