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Mar292012

Apres le décès du Dr Adel Amer 

Sabah El Kheir, 19/04/1990 

Le Dr Adel Amer, cet illustre nom égyptien, a disparu dans l’indifférence générale et sans qu’aucune publicité médiatique ne soit faite autour de cette disparition. Or, si le Dr Adel Amer avait été un joueur de football à peine connu, ou un artiste obscur, la nouvelle de son décès aurait été largement diffusée dans tous les journaux.

Quatre médailles décernées au Dr Adel Amer

Des que Paris m’eut informé du décès du pionnier de l’information internationale, je pris le premier avion pour me trouver aux cotés d’un homme que j’ai connu et que j’ai aimé depuis que, ensemble, nous avons entamé un périple d’un quart de siècle… Au cours de ce périple, nous avons œuvré, lutté et rêvé en commun pour triompher des batailles médiatiques menées au plan international en vue de défendre la renommée de l’Egypte, « doyenne des nations » la cause arabe « la plus juste des causes entre les mains des plus mauvais avocats » et un Islam auquel nous adhérons, un Islam qui est « une religion de miséricorde, de tolérance et de dialogue » mais dont les fils, avant les ennemis, ont voulu en faire une « religion de fanatisme et de terrorisme intellectuel et physique ».

Nous ne savons pas si l’Etat a oublié de décerner au Dr Adel Amer les médailles qu’il mérite. Mais « Sabah El Kheir », tout en lui consacrant aujourd’hui cette page, lui décerne quatre médailles:

1. Pour son action en tant que soldat inconnu dans la bataille médiatique de 1956. En effet, grâce à sa contribution avec honneur et à sa capacité créatrice, il a réussi à mobiliser l’opinion publique internationale contre les agresseurs…Il a découvert des centaines d’associations internationales, a correspondu avec elles et les a poussées à prendre position aux cotés de l’Egypte.

2. Pour avoir réussi à briser le monopole israélien des mass-médias durant la guerre de harcèlement et durant la guerre d’octobre. Une série de « Dossiers arabes » a été largement diffusée à partir de Paris vers les autres capitales arabes grâce a la maison française d’édition « Cujas ». En effet, le Dr Amer avait su gagner l’amitié de cette maison d’édition afin de défendre le droit arabe de libérer ses territoires de l’occupation.

3. Pour sa prise de conscience - méritant une médaille - lui ayant permis de découvrir avant les autres les règles du jeu concernant l’influence réciproque de la politique et de l’économie. Aussi, a-t-il été le cerveau et le moteur tendant à la création d’entreprises économiques arabo-européennes a Paris, Il a ainsi affronté l’étroitesse d’esprit du blocus arabe en prenant la défense de la plus importante banque arabo-européenne l’ « UBAF ».

4. Pour avoir réussi avec mérite à créer l’organisme de dialogue islamo-chrétien en prenant une initiative accueillie favorablement par vingt pays. Dans une lettre qu’il avait reçue de S.S. Le Pape du Vatican, celui-ci disait : « Votre initiative est arrivée en temps opportun ». En effet, cette initiative a été prise à temps, c’est-a-dire avant que le fanatisme aveugle ne tue l’esprit, le cœur et l’intelligence.

Avec ces 4 quatre médailles, nous invitons sa fille Ikbal « Lola » qui est plongée dans la tristesse et la douleur, à sécher ses larmes et lui disons que l’Egypte est avec elle, qu’elle se trouve à ses cotés et qu’elle est fière de son père.